NOUVEAU BÂTIMENT POUR LES SCIENCES HUMAINES

NOUVEAU BÂTIMENT POUR LES SCIENCES HUMAINES

Une porte de convergence entre l’académie, la communauté et la nature

 

IMPLANTATION ET PAYSAGE

On reconnaît, dans une lecture géographique et topographique du lieu, la présence de deux axes symboliques et hiérarchiques. Le premier, dans un sens est-ouest, est un itinéraire en dur et semi-dur aménagé du côté sud de la forêt de Dorigny qui relie toute la diversité du complexe immobilier —de l’École polytechnique fédérale de Laussène au polygone d’intervention—. Et le second, dans un sens nord-sud, est un itinéraire doux et sinueux tracé par le débit de la rivière Chamberonne. Deux axes dont le point d’intersection représente une opportunité de poursuivre le dialogue harmonieux entre l’architecture et le paysage du lieu.

Le bâtiment se situe à la rencontre de ces deux axes et devient, métaphoriquement, la porte d’ac- cès à tous les bâtiments de la Faculté de droit et des sciences humaines. Son disposition fonction- ne comme une bordure qui, en plus, permet de configurer une place centrale en connexion avec tous les bâtiments voisins: un point de rencontre qui améliore l’interaction sociale dans l’espace public.

TYPOLOGIE ET ARCHITECTURE

BAR-ATRIUM: Il est décidé de prendre la barre pour développer le projet en raison de sa corres- pondance satisfaisante avec les conditions du lieu. Cependant, il a été choisi de le combiner avec l’atrium pour pouvoir répondre aux exigences du programme et, à son tour, pour pouvoir con- trôler une faible hauteur dans le bâtiment. Ainsi, le bâtiment est composé de deux barreaux, très élancés et allongés, réunis par un vide central : le bar-atrium.

PASSAGE-LOGIA: Le bâtiment couvre intentionnellement la Rte. de la Chamberonne pour le re- définir comme un parcours qui réinterprète les passages historiques de la cité médiévale euro- péenne. Un parcours à caractère civique et public est melangé avec l’activité collective du rez- de-chaussée du bâtiment et de la place centrale qui fait converger toute l’activité du bâtiment Internef, de l’Executive Education HEC Lausanne et du nouveau bâtiment des sciences humaines.

VIDE: Le vide central-longitudinal du bâtiment assume le rôle d’axe principal et d’organisateur du complexe, sur lequel sont tournées toutes les activités du bâtiment. Son agencement central permet à chacun des bars d’avoir son propre caractère. D’autre part, les vides secondaires —le vide entre la place de passage et les vides transversaux sur la place publique— assument le rôle de pièces articulateurs du paysage, puisqu’ils entrelacent la végétation du bâtiment avec celle de son environnement.

Le vide est une ressource architecturale pour relier et séparer, à la fois, l’activité intime (étage 2-3) et l’activité publique-semi-publique (rez-de-chaussée-sous-sol) du bâtiment.

JARDIN: Nous avons réactivé la bordure sud-est qui forme la colline préexistante, avec l’implanta- tion d’un jardin boisé qui descend par une pente modifiant l’inclinaison du terrain pour lui per- mettre d’imprégner le sous-sol du bâtiment, et ainsi, enfin, de faire le lien visuel avec la végétation éparpillé de la carré et l’ensemble de l’environnement. Cette lisière écologique est une nœud biotique avec des services écosystémiques pour la communauté, qui récupère la lecture du cours de la rivière en articulant visuellement son tracé jusqu’à son embouchure : le lac Léman; et qui récupère aussi la relation avec le paysage proche et lointain du lieu, imbriquant visuellement la forêt de Dorigny, le parc Louis-Bourget et les Alpes.

CLIMAT Y ENERGIE

Le bâtiment intègre les principes de l’architecture bioclimatique dans sa conception pour rédui- re significativement la consommation énergétique du bâtiment.

Ses façades principales (longitudinales) sont composées d’un mur rideau en verre transparent qui permet au bâtiment de s’imprégner de lumière naturelle, qui peut être graduée avec un système de stores selon les besoins de chaque espace. Son orientation sud-est – nord-ouest lui permet de capter la plus grande incidence de la lumière solaire à l’intérieur du bâtiment pen-dant l’hiver. Cependant, pour répondre au besoin de rafraîchissement et de circulation de l’air durant l’été, ces façades adoptent différentes ouvertures (fenêtres battantes et coulissantes) le long de leur plan. De plus, une haute végétation boisée de feuillus est implantée sur la colline préexistante ; qui, à son tour, permet aux rayons du soleil de passer dans le bâtiment en hiver.

Le vide central et longitudinal du bar est une ressource architecturale qui permet d’imprégner l’ensemble du bâtiment, jusqu’au sous-sol, d’une énergie lumineuse de haute qualité qui profi- te au développement de la vie humaine et écologique à l’intérieur du bâtiment. D’autre part, le vide permet également une ventilation transversale naturelle correcte, car cela devient le point principal pour expulser l’air qui entre par les façades.

Enfin, la toiture est dotée d’un système de récupération des eaux de pluie dont le recyclage est principalement axé sur les besoins d’irrigation et d’entretien des aménagements paysagers. D’autre part, la surface qui recouvre le vide central du bâtiment comporte des panneaux solai- res dont l’énergie est utilisée pour fournir un éclairage artificiel au bâtiment.

TRAVAILLER, COLLABORER, ENSEIGNER : LES ESPACES DE DEMAIN

Le bâtiment est divisé en quatre niveaux programmatiques:

Le premier, correspondant à l’ensemble du sous-sol, a un caractère public-privé. Ce niveau favorise le développement d’activités dynamiques et complexes en rai- son de sa combinaison d’espaces académiques et récréatifs dans un même lieu ; et en outre, en raison de sa relation directe avec la nature. Un espace en faveur de la culture et de l’éducation à l’environnement.

Le second, correspondant au rez-de-chaussée, a un caractère clairement public et ouvert. Ce niveau est le plan auquel convergent toutes les facultés voisines; un lieu de rencontre inclusif, civique et collectif en faveur de la participation et de la construction d’une identité commune.

Le troisième, correspondant aux étages 2 et 3, a un caractère purement intimiste et académique. Ce niveau est un espace polyvalent de coproduction de savoirs et d’apprentissages communs, capable de s’adapter aux transformations de l’espace requises pour les enseignements d’avant-garde du futur.

Et, enfin, le quatrième et dernier niveau, correspondant à la terrasse, représente un espace de récréation passive et de contemplation ; un point de vue vers le paysage lointain.

Bien que tous les niveaux soient séparés dans l’espace les un des autres, ils entre- tiennent une relation indirecte à travers le vide central du bâtiment et les jardins qui deviennent des extensions pour tisser et faire converger les multiples activités. Ainsi, l’espace éducatif se déploie au milieu d’une conversation transversale avec les universitaires, la récréation, la rencontre et l’inclusion.

SYSTÈME CONSTRUCTIF ET MATÉRIAUX

Le bâtiment compte avec un système structurel qui combine le bois —aux étages 2, 3— et le béton —au sous-sol et au niveau 1— pour répondre à la durabilité à moyen et long terme; dont la modulation confère à l’espace une grande flexibilité d’adaptation et de transformation dans le temps.

Le bois, étant un matériau d’origine locale, peut avoir un impact très positif sur toutes les variables qui affectent la durabilité : santé, confort, environnement et économie locale. De plus, le bois est un matériau dont la façon de vieillir ou de faire face au temps qui passe est, d’un point de vue esthétique, très honnête, naturel et beau.

Quant au béton, il s’agit d’un matériau à longue durée de vie et à haute résistance. Pour cette raison, il n’est mis en œuvre que dans le sous-sol et la plate-forme de mezzanine du premier niveau du bâtiment, pour répondre à la forte demande de résistance des murs de soutènement et à la charge vive du premier niveau. Cette relation entre le bois et le béton permet une utilisation plus efficace des ressources, car la majeure partie du bâtiment ayant une structure en bois – en raison de sa polyvalence et de sa légèreté – une quantité considérable de matériau pour la fondation du bâtiment est réduite ainsi que son temps de construction. Le bâtiment est essentiellement la structure; simple et tectonique. Une qualité qui facilite d’avoir un pro- cessus de construction à un coût très faible.

D’autre part, un sol perméable est adapté dans la majeure partie de la zone transitable de l’université afin de générer le moins d’impact possible sur l’environnement et contribuer au bon développement de ses processus écologiques.

Enfin, l’utilisation intentionnelle du bois dans la structure des étages supérieurs répond également à la vo- lonté de se fondre dans le paysage et de faire une lecture métaphorique de sa présence, dans laquelle les piliers sont perçus comme d’autres rondins de l’espace, et les plaques comme la canopée des arbres : le lieu où se déroule une vie biotique diversifiée.

 

MEC arquitectura

Fiallo Atelier

LAH arquitectura

Martínez arquitectura

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